Elles ne seront pas toutes honorées, mais cette résolution aura au moins été tenue : lancer la newsletter CQFD en 2025, tenir la cadence et boucler huit numéros. Huit, c'est bien. Huit, c'était un objectif. Huit, c'est fait. Huit, c'est un chiffre pair. Huit, c'est 4 mois à créer 2 numéros par mois. Huit, c'est comme "oui" en plus mignon — sauf pour les sudistes qui prononcent le "t".

Alors pour ce huitième épisode, ce numéro compile des contenus récents que j'aurais adoré relayer.

Les débuts de CQFD sentaient la rose — le premier numéro était précisément consacré à la Saint-Valentin. Techniquement, cela aurait dû commencer dès le mois de janvier, mais par superstition, j’ai pensé que lancer ce bébé le mois officiel du blue monday, c’était pas terrible. Et finalement, pour une première fois, c’était pas si mal. Tout est bien qui finit bien… comme pour Uber.

L’heure de la réconciliation

Il y a encore quelques années, rappelez-vous, on aurait difficilement imaginé les taxis parisiens et Uber rouler côte à côte, main dans la main. Pourtant, c’est bien ce qu’il se passe aujourd’hui, et Buzzman a trouvé la métaphore parfaite pour le raconter. Dans une campagne d’affichage visible à travers tout Paris, en avril, Uber a célébré son alliance avec les taxis en détournant le lumineux caractéristique des taxis. Une campagne comme un clin d’œil à des années de rivalité, qui se concluent finalement d’une happy end.

Source : Dans Ta Pub

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De l’IA et de la sape, un épisode digne de Black Mirror

Le second numéro de CQFD était, quant à lui, consacré à la sape. Je flirtais tranquillement sur les vagues de contenus qui déferlaient à l’occasion de la Paris Fashion Week. Plus discrets mais au rendez-vous, H&M avait d’ailleurs révélé à cette occasion leur nouvelle collection printemps/été, inspirée des femmes d’affaires des années 80, avec des égéries telles que Loli Bahia, Camille Razat, Yasmin Wijnaldum, Dara Allen ou encore Mia Regan.

Mais peu avant cela, en avril 2025, H&M annonçait aussi développer et adopter l’utilisation de clones numériques de mannequins générés par IA. Et ce n’est pas passé incognito.

L’initiative de H&M, visant à créer 30 « jumeaux numériques » de mannequins pour ses campagnes marketing, a suscité des réactions mitigées. Si certains ont salué l’innovation, d’autres ont exprimé des inquiétudes quant à l’impact sur l’emploi dans l’industrie de la mode. Des syndicats et des organisations de défense des droits des travailleurs ont soulevé des questions sur le consentement, la rémunération et la transparence de l’utilisation de ces avatars numériques.

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En réponse à la polémique, H&M a précisé que les mannequins conserveraient la propriété de leurs avatars numériques et seraient rémunérés pour chaque utilisation, comme pour un shooting traditionnel. La marque affirme aussi que cette technologie vise à compléter le travail humain, non à le remplacer, en permettant notamment de réduire les déplacements et les coûts logistiques.

Source : Huffington Post

L’IA avait déjà permis la création d’égéries 100 % virtuelles, à l’image de Lil Miquela, en 2016. Le clonage numérique de mannequins marque toutefois une inflexion inédite. Mais de mon point de vue, en s’engageant dans cette voie, H&M se positionne à l’avant-garde de l’innovation mais cette initiative l’obligera, en tant que précurseur, à encadrer rigoureusement ces usages : respect du droit à l’image, rémunération équitable, participation active à la définition d’un cadre juridique et éthique… Bref, de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités.

It’s a prank

Sans transition maintenant, le stunt de Toblerone a tout pour être élu meilleur prank de l’année 2025 – faute de mieux, en raison d’un premier avril pas vraiment décoiffant, je vous en parlais d’ailleurs dans le 4ème numéro de CQFD.

Selon Pi-Insights, Toblerone est la marque de chocolat numéro 1 en duty-free dans le monde. Partant de ce constat, le marque et son agence Le Pub ont conçu un stunt dans le hall d’arrivée d’un aéroport. Le plot est simple – et tristement ordinaire pour tous les adultes qui ont une progéniture : une jeune fille, the tantrum girl, pique une colère mémorable lorsque elle s’aperçoit que sa mère n’est pas revenue de voyage avec du Toblerone.

L’instant, soigneusement mis en scène, a suffi à capter l’attention de tous. Les voyageurs présents ont filmé la scène, et très vite, la vidéo a fait le tour des réseaux sociaux, partagée spontanément par des inconnus qui ignoraient qu’ils venaient d’assister à un coup marketing coordonné.

Au total, l’opération compte pas moins de 46,5 millions de vues organiques, en quelques jours seulement. Sur Internet, parodies, mèmes et vidéos similaires des créateurs ont commencé à affluer. Tandis que la marque a amplifié le phénomène grâce à des collaborations avec des créateurs de contenu qui ont étendu le récit sur TikTok, Instagram et Facebook.

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Source : Influencia

Une assurance Rococoooo

C’était il y a presque 2 mois, et je m’en souviens comme si c’était hier. Je sais qu’il ne faut pas avoir de préférences parmi ses enfants, mais le 5ème numéro de CQFD m’a marquée. À l’occasion de la Journée mondiale de l’art, le 15 avril, je publiais un numéro plein d’ambition, pour endiguer les m*rdes qui affluaient alors massivement dans nos fils d’actualité. Et récemment, Direct Assurance a signé une campagne qui se seraient clairement hissé parmi mes favoris.

Pour mettre en valeur ses services, Direct Assurance et l’agence Artefact 3000, ont décidé de les peindre. Surprenant mais pas moins pertinent ; à l’heure où la révolution technologique nous embarque dans un monde chaque fois plus lointain et irréel. C’est donc à travers trois tableaux inspirés de grands courants picturaux – Rococo, Baroque, Impressionniste – que la campagne illustre trois de ses grands services. En jouant sur la mise en abyme, la campagne transforme la contemplation artistique en une contemplation servicielle, élevant ainsi l’ordinaire au rang d’œuvre et magnifiant ce qui, d’ordinaire, échappe au regard.

Source : La Réclame

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Une campagne pour (dé)coder les signes

Autre compagnie d’assurance qui s’est distingué ces dernières semaines : Allianz, avec leur campagne pour sensibiliser les parents au cyberharcèlement, et les aider à décoder les signes. Selon une étude IFOP menée pour Allianz en mai 2025, 75 % des adultes pensent comprendre ces codes, mais seuls 1,3 % parviennent à les décrypter correctement. Ce décalage révèle un fossé générationnel préoccupant, où les parents croient maîtriser le langage de leurs enfants, mais passent complètement à côté des signaux d’alerte.

Pour éveiller les consciences, Allianz déploie actuellement une campagne choc visible dans 377 villes françaises du 19 mai au 8 juin 2025. Affiches, presse, réseaux sociaux… le dispositif s’adresse aux adultes avec un parti pris fort : créer un moment de dialogue où ce sont les ados qui expliquent les codes aux parents.

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Chaque support renvoie vers une plateforme dédiée qui propose un glossaire complet, des conseils pour ouvrir la discussion, et des outils pour repérer les signes faibles du cyberharcèlement. Une démarche pédagogique, mais surtout nécessaire, car les adultes sont souvent les premiers à pouvoir agir, à condition qu’ils comprennent ce qui se joue.

Source : Dans Ta Pub

Une Palme d’Or oubliée du Festival de Cannes

Sans transition, toujours, s’il y une campagne qui aurait aussi mérité la Palme d’Or, c’est bien celle de BritBox, « See It Differently ».

À l’heure où l’intelligence artificielle commence à dominer les créations publicitaires, BritBox a fait le pari audacieux de revenir à l’essence même de la réalisation : un tournage réel, ambitieux et artisanal, digne du Festival de Cannes. Le film publicitaire, conçu comme une expérience immersive, suit une seule actrice à travers 11 décors différents et 4 genres variés : drame historique, mystère, crime et comédie, le tout réalisé en un seul et unique plan.

Un plan-séquence unique filmé durant 14 heures, mettant à l’honneur la richesse et le savoir-faire des productions britanniques. L’objectif ? Se démarquer face aux géants comme Netflix ou Disney en misant sur la qualité, l’authenticité et la diversité culturelle des programmes UK.

Et voilà, c’est comme ça qu’on conclut en beauté. Huit épisodes au compteur, assez pour créer une secte. Des lecteurs fidèles, mais toujours pas de haters déclarés… Tant mieux, ou dommage — un bon clash, ça fait monter les stats.

À la place, j’ai eu des clins d’œil, des partages en douce, Des “j’ai trop rigolé” envoyés à 23h47. Pas de révolution, mais un petit frisson de temps en temps.

Alors je continue. Pour vous. Pour moi. Et un peu pour ce plaisir mesquin de glisser des missiles balistiques, l’air de rien.


C’était du contenu comme on l’aime,

C’était du contenu de qualité,

Bref, CQFD.

Mélinda avec un Ⓜ️