Quel meilleur numéro pour traiter de Septième Art sinon le 7ème numéro de CQFD ? Le Festival de Cannes touche à sa fin, et pour conclure en beauté, j'ai compilé quelques trucs dignes de monter les marches.
Honnêtement, on pouvait difficilement trouver un sujet sur lequel j’étais plus illégitime que celui-ci. Mon coach en cinéphilie estime à +100 le nombre de films illustres que je n’ai pas encore vus. N’attrapez pas ma veste, mes parents ne connaissent que la Grande Vadrouille
Alors si vous ne l’aviez toujours pas compris, le Festival de Cannes m’a inspirée cette semaine. Pour ce numéro, installez-vous confortablement, coupez les notifications, faites-vous péter un peu de pop-corn (salé, si vous avez bon goût) : ça va être dense. Et si vous vous attendez à ce que je donne mon point de vue sur la polémique du dress code, sachez que j’en ai rien à battre, j’étais pas invitée. C’est bon, on peut y aller ?
Le festival où tu canes
Chaque année, le Festival créé l’effervescence, et cette année, c’est l’ACT – Alliance contre le tabac qui s’est glissée sous le feu des projecteurs avec sa campagne ingénieuse « Le Festival où tu Canes ». Une opération coup de poing pour pointer du doigt l’omniprésence du tabac dans les films, les séries et les clips… et encourager l’adoption d’une charte encadrant la promotion du tabac dans les œuvres culturelles (sur le modèle de la charte alimentaire de l’ARCOM). Une mesure pourtant déjà prévue dans le Programme national de lutte contre le tabagisme (2018-2022), mais jamais concrétisée… comme bien d’autres, n’est-ce pas.
Source : ACT

TikTok, partenaire officiel
Autre activation qui n’est pas passée inaperçue cette année : en qualité de partenaire officiel depuis 2022, TikTok s’est invité au Festival de Cannes avec une campagne pleine d’humour, imaginée par Artefact 3000. N’en déplaise aux détracteurs et irréductibles techno-fébriles, il y a bel et bien de la culture sur TikTok (un peu).
La campagne s’articule autour de deux films dignes des plus grandes fresques cinématographiques :
- Into the Jungle, un film d’aventure en mode Les Aventuriers de l’Arche Perdue : https://www.youtube.com/watch?v=-9wTP7WTc-A.
- et Cliff of Love, un drame romantique filmé sur les falaises normandes, racontant l’amour interdit de deux héroïnes au XVIIIe siècle.
TikTok affirme sa place dans l’écosystème culturel, en créant des passerelles entre création amateur et reconnaissance institutionnelle, rappelant que le cinéma est un art à vivre, à partager, à réinventer.
Source : Dans Ta Pub
L’apocalypse, en plus mignon
Si le cinéma est le Septième Art, alors la publicité est le huitième. Et en la matière, la Palme d’Or revient à Pika, la plateforme d’IA vidéo, pour son film Pikapocalypse présenté il y a quelques semaines.
Cette prise de parole créative donne à voir une société au bord du chaos, mais où tout peut être transformé, détourné ou sublimé grâce à l’IA. Un chat qui se transforme en bonsaï, une météorite qui devient un smiley, un selfie avec son soi du passé : Pika ne promet pas de régler les problèmes du monde, mais de les rendre plus marrants. Everything sucks…but it’s not the end of the world.
« On voulait un film qui montre jusqu’où peut aller l’imaginaire avec notre outil », explique Lindsay Brillson, Responsable Brand & Content chez Pika.
Source : Media Marketing
Une allégorie avec des rats
Et en matière de chaos, Xbox n’est pas en reste : la marque a dévoilé mi-avril un film publicitaire carrément dystopique. Dans un monde saturé de contenus et de routines aliénantes, Xbox choisit de prendre la parole — non pas pour vendre une console, mais pour reconnecter à quelque chose de profondément humain : le besoin d’évasion, de jeu, de sens.
Source : Dans Ta Pub
Une production sombre, métaphorique et viscéralement actuelle, qui nous plonge dans Squeakattle, une ville fictive où les rues, métros et bureaux sont peuplés de rats anthropomorphes. Un Ratatouille des temps modernes. Parmi eux, Horatio, un personnage mi-homme mi-rongeur, évolue dans sa routine avec une grisaille oppressante. Une allégorie limpide de notre quotidien moderne : le “rat race”, cette course folle et sans fin à la productivité, à l’image parfaite, au scroll infini — qui aurait sûrement inspiré Charlie Chaplin.
Don’t call it love, mon coup de coeur
Mais pour ce septième numéro, puisse t-il me tenir chance, mon coup de coeur revient à YSL Beauté et à leur campagne « Don’t Call It Love », une initiative puissante qui s’inscrit dans leur programme mondial « Abuse is Not Love », lancé pour sensibiliser aux signes avant-coureurs des violences conjugales. Le film s’ouvre sur une ambiance feutrée, une histoire d’amour intense, rythmée par des scènes glamour : regards complices, balades nocturnes, soirées parisiennes… Tout semble parfait. Mais un malaise discret s’installe peu à peu. Des gestes, des regards, des silences… Des signaux faibles que l’on peine souvent à identifier.
“Et vous, avez-vous remarqué des signes d’abus dans ce film ?”
À travers ce film poignant et en détournant son propre univers visuel (raffiné, intense, romantique), la marque alerte sur une réalité douloureuse, prouvant qu’un message engagé peut aussi se faire entendre dans un écrin esthétique.
Source : La Réclame
Synthpop et new wave au cinéma
Et dans le genre écrin esthétique, impossible pour moi de faire l’impasse sur le clip du titre « L’Amour Fou » d’Indochine. Ce sont les cinémas Gaumont-Pathé qui ont obtenu l’exclusivité sur la diffusion – un voyage de +10 minutes en version longue, diffusé durant 1 semaine, avant chaque séance en France. Le clip est dispo ici, pour les curieux : https://www.youtube.com/watch?v=eJfP3OFXZtQ.
Notons que c’est l’un des rares clips a avoir bénéficié d’une telle diffusion au cinéma. Une initiative qui souligne la capacité d’Indochine à se réinventer, et la capacité du cinéma a rester un média puissant et remarquable.
Pour l’anecdote, je l’ai découvert en allant voir un film (pour enfant ?) : Thunderbolts*. Mon avis ? C’était long, très long… trop long. Comme ce 7ème épisode de CQFD.
Alors c’en est fini pour cette fois. Il est 21h26 lorsque je finalise l’écriture de ce numéro et il est l’heure pour moi de me faxer dans le canapé pour une énième session de rattrapages.
Et histoire de ne pas vous quitter si sauvagement, je vous laisse avec quelques sujets à potasser :
- N’y avait-il vraiment pas la place pour deux sur la planche ?
- Et le bouclier du Captain, c’est du vibranium ou de l’adamantium ?
- Han Solo a t-il tiré en premier ?
- Pourquoi Gandalf n’a-t-il pas appelé les aigles dès le début ?
- Mais du coup, c’était sa guerre à Rambo ou pas ?
Je vous embrasse.
C’était du contenu comme on l’aime,
C’était du contenu de qualité,
Bref, CQFD.
Mélinda avec un Ⓜ️