J'aurais pu hériter de la passion de mon père pour la mécanique auto. À la place, et là où certains ont développé un fanatisme déraisonné pour les publicités d'Intermarché et les punchlines de Burger King, moi, je m'émerveille devant les publicités automobiles. Alors dans ce numéro, on va essentiellement parler de bagnoles. Un conseil : attachez votre ceinture.
Ne vous fiez pas aux apparences. J’apprenais à faire une vidange quand vous appreniez encore à tenir votre cuillère. Quand vos mains étaient douces comme de la soie, les miennes étaient déjà pleines de cambouis et à la garderie, pas de poupées ni de comptines pour enfants, mais des clés à molette et une radio qui grésillait en fond. En bref, une autre époque, celle où mon père était mécanicien et où ma salle de jeu n’était rien d’autre que l’atelier dans lequel il bossait.
Depuis, l’huile a coulé sous les ponts. Et si les moteurs ont changé, les pubs auto, elles, carburent toujours à l’émotion.
Du storytelling qui fait vrombir (vroum vroum)
Vous avez remarqué comme Intermarché capte toutes les éloges en matière de storytelling ? Pourtant, les constructeurs automobiles ne sont pas en reste, à l’instar de Citroën qui a convoqué BETC pour promouvoir l’adorable Ami. Résultat : une campagne baptisée « Wanna Play? », colorée, pop et un brin surréaliste, où les obstacles se changent en confettis et les rues en terrain de jeu.
Source : BETC
L’approche narrative fait écho à une tendance croissante dans la pub auto : susciter une émotion plutôt qu’expliquer une fiche technique. Moins de promo, plus d’image, en clair. Et c’est précisément l’objectif aussi de la dernière campagne de Škoda Auto : dans un paysage publicitaire automobile saturé, la marque tchèque a opté pour une campagne sensible, inattendue et résolument humaine.
Source : Dans Ta Pub
Avec “Conçus pour tout, même conduire”, la marque et l’agence DDB Paris posent une question simple : et si les meilleurs moments en voiture n’étaient pas ceux qu’on passe à conduire ?
Un petit-déjeuner dans un coffre XXL, une réunion au bord d’un lac, une sieste sur une aire d’autoroute (et le reste est censuré)… Le tout porté par la voix mythique de Johnny Hallyday et son morceau “L’Aventure c’est l’Aventure”, quoiqu’on en dise, ça roule comme sur des roulettes.
Et que dire d’Alpine qui, à l’occasion de son 70e anniversaire, a signé un film-manifeste ? Un hommage à une philosophie unique dans l’univers automobile : la légèreté comme vecteur d’émotion, de performance et d’innovation. Dans ce spot, la marque renoue avec ses racines tout en projetant son ADN dans le futur et arrache une larme aux plus nostalgiques (guilty). C’est un véritable bijou.
Source : La Réclame
Réalisé par Partizan, ce film se distingue par un mélange audacieux de séquences filmées et d’illustrations animées façon bande dessinée. Un choix visuel qui crée instantanément un pont entre les générations.
Un pilotage parfaitement maitrisé chez Heineken
Pour accompagner la sortie de F1® (le film), HEINEKEN a aussi frappé fort avec une campagne qui bouscule les codes de la consommation, tout en s’ancrant dans la culture pop. Un coup double, permettant de toucher les fans de sport auto et de repositionner la modération comme un choix assumé, et non une contrainte.
Source : Dans Ta Pub
Dans le spot dévoilé en amont de la sortie du film le 25 juin, Brad Pitt et Damson Idris ont repris leurs rôles issus du long-métrage. On voit Damson lever une Heineken 0.0, que l’on juge être une décision de sage conducteur… jusqu’à ce que ce soit finalement Brad qui prenne le volant. Le piège se referme, une scène qui illustre parfaitement le message “When Driving, Or Not” de la marque : boire une bière sans alcool, ce n’est pas juste une précaution, c’est un choix. Heineken ne cherche donc pas à moraliser. Au contraire, elle valorise la liberté de choix, en phase avec une nouvelle génération qui reconsidère sa consommation sans renoncer à la convivialité.
L’homme qui murmurait à l’oreille d’une Clio
Dernièrement aussi, après plus de 25 ans d’existence, MOTRIO a lancé sa toute première campagne publicitaire.
Et pour ce baptême, plutôt que de vanter ses services de manière classique, Motrio a choisi une approche décalée. Dans un film réalisé par BIRTH, on découvre un mécanicien attentionné qui accueille des voitures abandonnées dans un ranch, façon L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux. Ici, les bolides cabossés reprennent vie au contact de ce professionnel bienveillant, dans une métaphore filée de l’écoute et de l’expertise.
Source : Renault Group
Il faut avouer que dans l’univers très normé de l’entretien auto, chacun joue son rôle. Concessionnaires premium, garages de confiance, centres auto accessibles… Mais quand il s’agit de conjuguer expertise, transparence et prix juste, encore faut-il le prouver. Il y a quelques semaines, Feu Vert l’a fait sans détour, en mettant en avant sa révision constructeur en moyenne 36 % moins chère que les concessionnaires.
« Mettre en avant une révision constructeur 36 % moins chère en moyenne, c’est notre manière concrète de défendre le pouvoir d’achat sans compromis sur la qualité. Cette nouvelle campagne en fait la démonstration de façon spectaculaire, assumée et créative », confiait Vincent Claisse, Directeur Marketing, Communication et Digital de Feu Vert, à la Réclame.
Un positionnement affirmé, mis en scène comme un véritable blockbuster. Spectaculaire, populaire et résolument décalée, cette campagne s’inscrit dans la continuité de l’ADN de Feu Vert.
Source : La Réclame
Mais dans ce registre, aucune campagne ne saurait égaler ce petit con d’E.T qui nous la fait à l’envers à bord de la ë-C4 de Citroën, au début de l’année.
Loin de moi l’idée de vous faire le coup de la panne, mais le tour de manège est fini. Rendez-vous dans 15 jours pour un nouvel épisode qui dégomme. Et d’ici là, faites-moi le plaisir de régler correctement la hauteur de vos puta!n de phares et d’arrêter de citer systématiquement Intermarché quand vous parlez de storytelling.
Sinon quoi ? Bah… Je vous roule dessus.
Mélinda avec un Ⓜ️